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Et si on osait vraiment fêter le Gras et la Cendre ?

Cette année notre calendrier grégorien est facétieux : après avoir discrètement placé le jour de la Saint-Valentin le mercredi des Cendres, il nous accroche un poisson d’avril dans le dos le dimanche de Pâques.

J’aime ces petits clins d’œil de la vie qui nous rappellent à quel point tout doit être léger et mobile sous peine de perte de sens.

Or donc, notre fête des Amoureux a pointé son nez le mercredi d’entrée en pénitence où, depuis l’origine des temps, les hommes enduisaient leurs corps de cendres et selon les péchés avoués publiquement se trouvaient isolés de la communauté durant les 40 jours du Carême.

La veille c’était Mardi Gras, ce mardi où tout est permis, où, sous un masque, tous les débordements, rêves, passions, tensions, s’expriment en toute liberté dans la réalité. Venise en fut la grande capitale, le Carnaval y trouvait son apothéose dans les ruelles sombres comme dans les palais princiers.

J’aime quand l’hiver ressemble à l’hiver…

L’aube se lève sur un matin déjà éclairé : la terre blanche a gardé sa lumière durant toute la nuit, faisant de mon décor familier un nouveau territoire.
Depuis deux jours, les flocons sont venus un à un se poser sur les branches graciles ou massives et ont fini par avoir le dessus. Rien n’échappe à leur présence. Tout ploie comme si ces kilos de coton pouvaient avoir une autre réalité que leur extrême légèreté.

Hier je suis rentrée à pied, traversant des rues méconnaissables sous un feu nourri de boules de neige ajustées. Des adultes aux yeux brillants jouaient aux enfances d’autrefois. Les luges étaient de sortie. C’était noël sous les étoiles.

J’aime quand l’hiver ressemble à l’hiver, quand chaque période me rappelle la chance que j’ai de vivre dans la ronde des quatre saisons, avec chacune ses couleurs, ses odeurs,

Et je voudrais, si tu le permets, déjeuner en paix…

J’ai tourné hier un bouton et dans mon salon, au milieu des mots et de la musique qui y flottaient encore, j’ai reçu les Nouvelles qu’une tour de contrôle invisible avait choisi pour nous, les millions d’anonymes, en ce tout début d’année neuve, de diffuser : des monnaies de singe, des bombes, des femmes perdues, des fous aux manettes et des océans de ciels pleins de vide, Un monde entrait chez moi sans la moindre nuance de rose ou de vert.

“Hors de chez moi! ai-je crié, hors de chez moi onde malfaisante et noire. Je ne chercherai pas à te convaincre que le monde est ceci ou cela, il est, tout simplement depuis la nuit des temps, de toutes les couleurs. Je ne chercherai pas à te faire changer, j’y ai déjà usé plusieurs vies.
Debout sur des barricades, j’ai porté des étendards et des convictions à pleins poumons.

Light is back…Et une minute de soleil en plus, une!

Et une minute de soleil en plus, une!
Voilà notre récompense pour avoir traversé ces journées un peu grises et sans goût. On a beau allumer tout ce que nous pouvons et profiter du moindre rai de lumière venu d’en haut, les jours des fins d’année retiennent leur souffle, presque jusqu’à l’asphyxie. Et nous avec. Bonne nouvelle, bonne année, janvier est là, il est grand temps de se remettre à respirer.

Cette année, j’ai profité de décembre pour me faufiler entre les heures et atteindre la nuit au plus tôt. La saison s’y prête et sans pour autant hiberner, je me suis surprise à flemmarder plus que de coutume. Même si nous avons pris l’habitude, à coup de mégawatts, de bûches dans la cheminée et de guirlandes dans le sapin, d’aller gaillardement vers le printemps, il ne faut pas oublier de profiter de l’accalmie des nuits longues,

Christiane Singer aimait à dire : Tu as le choix entre la vie et la mort. Choisis la vie et tu vivras !

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de Christiane Singer, qui au-delà d’être une grande écrivaine, fut une femme d’une grande Présence.

Christiane Singer est une âme qui nous veut du bien.
De sa voix aimante et persuasive, elle nous apporte inlassablement au creux de l’oreille, au coin de l’œil, ce à côté de quoi il serait terrible de passer: le sacré de la vie.
Quand Christiane emploie le mot Présence, on sait qu’elle est là, absolument là. C’est une femme qui bien qu’ayant déjà rejoint l’autre monde, nous émerveille chaque jour, que ce soit à travers ses interviews ou ses livres.

Elle nait durant la seconde guerre mondiale à Marseille. Mes parents y couraient alors en socquettes et culottes courtes et je n’y serai programmée à mon tour que vingt ans plus tard. Elève au lycée Montgrand, elle s’assoit sur le siège encore chaud que ma mère,

Allumer le feu…

Hier, après une journée où les dialogues de mon nouveau projet littéraire naissaient sous ma plume comme dictés d’un ailleurs, j’ai éteint la chaudière.
Je voulais vivre uniquement dans le crépitement de la flamme et l’odeur du bois.
Je voulais vivre comme mes aïeux ont vécu, resserrés autour d’un feu en écoutant le vent dans les grands arbres.
Je voulais surtout laisser la musique de Johnny envahir mon âme et fouiller ma mémoire, libre de toute entrave.

Dans chaque chaumière, ce troubadour aux yeux rieurs, a laissé une trace de son passage : une chanson, une danse, un geste, une rime, un baiser volé, un concert sous des trombes d’eau où ses bottes de rocker faisaient des étincelles, d’immenses fêtes populaires.
Il a tout brûlé sans compter ni regretter. Il vivait pour la scène et elle le lui rendait bien,

Les oiseaux de passage font leur nid dans mes yeux…

Les oiseaux de passage font leur nid dans mes yeux
Ils y resteront le temps de reprendre leur souffle
Le temps que tu les dessines et qu’ils s’envolent
Vers d’autres lieux, d’autres cieux, d’autres yeux

Ton souci n’est pas de dessiner mais de voir
Mon souci n’est pas de voir mais de dire
Tu vas dessiner ce que je te dis
Et tu verras, sur ta toile, apparaître la vérité

La mienne, la tienne et celle des autres
Parce que de ces mille vérités que tu traces
À grands traits de couleurs rageurs
Sur la pointe de tes pinceaux les plus fins

Surgira celle que tu cherches
Ta réalité qui toujours s’enfuit
Qui te fait devenir fou
Et qui depuis la nuit des temps
Niche au fond de mes yeux…

Avec toute ma poésie,

L’entrelacs souterrain est ce qui nous amène un jour à fleurir.

L’automne est la saison des flambées : un arbre fauve remplace un matin celui qui, la veille encore, se fondait dans le tapis vert de la forêt voisine. On a presque du mal à croire qu’il soit le même, mais c’est bien lui, dans une autre tonalité. Il fait ainsi entendre sa voix : premier à rougir ou à dorer, on ne voit que lui et il est beau de cette singularité. En quelques jours, la nature poète va faire éclater sa palette aux milles couleurs et pour peu que la lumière s’en mêle et qu’on y soit attentifs, il ne nous reste plus qu’à nous asseoir et profiter du feu d’artifice qu’elle nous offre si généreusement chaque année.

C’est une période qui s’annonce par le grand équilibre entre le jour et la nuit, le chaud et le froid, le dehors et le dedans. C’est l’autre moment,

En route vers la Poésie : et si vous montiez à bord ?

Les livres partent un à un vers d’autres mains et c’est à moi maintenant de recevoir les mots des lecteurs. Ce matin le facteur de la toile m’a apporté un cadeau “Simplement te dire combien ton nouveau livre m’a plu. Ton premier était une grâce. Le second m’a envouté. Je ne sais comment qualifier ce troisième mais c’est le plus abouti des trois : tu as su tisser entre les mots et ce qu’ils nous racontent une parfaite musicalité: sans doute la maturité de l’écrivaine et aussi votre 4 mains avec ta fille ?”

Et c’est vrai, avec ce livre j’ai tordu définitivement le cou à ma peur de vivre. C’est un secret que je découvre avoir partagé longtemps, sans le savoir, avec ma dernière fille. Nous avons traversé ensemble et cela se sent. J’en suis heureuse. La vie est tellement plus belle quand on arrive à partager. 

L’automne, dans le Sud…

Longue semaine pleine d’un vide intérieur. Je me croyais cette fois-ci à l’abri de telles sensations mais ma météo en creux de ces derniers temps me prouve le contraire.

Je suis épuisée, comme je le fus après Momig et après Le ventre et la plume.
À l’arrivée de chaque livre, j’ai l’impression pendant quelques temps que je ne pourrai plus ajouter une seule ligne, un seul mot, que je ne pourrai plus jamais écrire.
J’accepte cette idée aujourd’hui car elle est vraie. Elle fixe ce moment précis de l’après, elle matérialise que quelque chose de concret est arrivé : la naissance de Que ma voix demeure.
Le blues du post-partum littéraire est à nouveau là et il prend d’autant plus de place que la lumière s’enfuit à tire d’aile.

Les jours s’égrènent comme les perles d’un collier sans fin : je les vois souvent blanches mais certaines sont grises et quelques noires me rappellent les jours sombres que la vie nous réserve parfois.