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Le miracle, à l’infini.

Le poète suscite l’écriture qui ensuite le soutient et le guide dans son parcours aveugle. Ils cheminent ensemble au cœur de la forêt des mots, non pas en quête de fusion mais vers la création.
Attelée à l’écriture, c’est aussi vers elle que je vais de mon pas tantôt léger comme une plume, tantôt lourd d’incertitudes.

Ce matin dans la forêt, une pluie d’or a baigné mon visage. J’ai arpenté les chemins tapissés de feuilles, humé les effluves de champignons et de bois coupé qui saturaient l’air, traversé une féerie de couleurs déposée cette nuit par la main experte d’un automne au sommet de son art.
Les yeux levés vers le ciel, il me semblait marcher sous une voute de tableaux de Séraphine Louis. Elle me guidait dans sa galerie, lumineuse, inspirée, frémissante. Nul autre qu’elle n’aurait pu à ce point me faire ressentir le luxe de ce royaume.

Auprès de mon arbre, je vivais heureux.

Dernier jour de ce mois de septembre que j’aime tant. La lumière est magnifique en ce début d’automne, elle joue tout autant entre les feuilles encore vertes qu’avec celles déjà parées des feux du couchant.
Depuis un mois, j’explore plusieurs fois par jour la magnifique forêt qui borde ma maison. Je n’y étais plus allée depuis la terrible morsure du chien fou au maître ivre mort. 10 ans déjà. Années de terreur, de panique, au moindre aboiement, à l’idée même d’une possible rencontre.

C’est Perle qui m’a ramené vers les arbres sauvages. Cette petite boule d’amour, haute comme trois châtaignes, me redonne confiance. Elle sait comment s’y prendre avec ses congénères. C’est vers elle qu’ils vont désormais, petit bonjour du museau, jeux à perdre haleine si le compagnon s’avère jeune et joyeux, petit coup de dent si les choses tournent mal. La plupart passent simplement leur chemin,

Et si on osait vraiment fêter le Gras et la Cendre ?

Cette année notre calendrier grégorien est facétieux : après avoir discrètement placé le jour de la Saint-Valentin le mercredi des Cendres, il nous accroche un poisson d’avril dans le dos le dimanche de Pâques.

J’aime ces petits clins d’œil de la vie qui nous rappellent à quel point tout doit être léger et mobile sous peine de perte de sens.

Or donc, notre fête des Amoureux a pointé son nez le mercredi d’entrée en pénitence où, depuis l’origine des temps, les hommes enduisaient leurs corps de cendres et selon les péchés avoués publiquement se trouvaient isolés de la communauté durant les 40 jours du Carême.

La veille c’était Mardi Gras, ce mardi où tout est permis, où, sous un masque, tous les débordements, rêves, passions, tensions, s’expriment en toute liberté dans la réalité. Venise en fut la grande capitale, le Carnaval y trouvait son apothéose dans les ruelles sombres comme dans les palais princiers.

J’aime quand l’hiver ressemble à l’hiver…

L’aube se lève sur un matin déjà éclairé : la terre blanche a gardé sa lumière durant toute la nuit, faisant de mon décor familier un nouveau territoire.
Depuis deux jours, les flocons sont venus un à un se poser sur les branches graciles ou massives et ont fini par avoir le dessus. Rien n’échappe à leur présence. Tout ploie comme si ces kilos de coton pouvaient avoir une autre réalité que leur extrême légèreté.

Hier je suis rentrée à pied, traversant des rues méconnaissables sous un feu nourri de boules de neige ajustées. Des adultes aux yeux brillants jouaient aux enfances d’autrefois. Les luges étaient de sortie. C’était noël sous les étoiles.

J’aime quand l’hiver ressemble à l’hiver, quand chaque période me rappelle la chance que j’ai de vivre dans la ronde des quatre saisons, avec chacune ses couleurs, ses odeurs,

Light is back…Et une minute de soleil en plus, une!

Et une minute de soleil en plus, une!
Voilà notre récompense pour avoir traversé ces journées un peu grises et sans goût. On a beau allumer tout ce que nous pouvons et profiter du moindre rai de lumière venu d’en haut, les jours des fins d’année retiennent leur souffle, presque jusqu’à l’asphyxie. Et nous avec. Bonne nouvelle, bonne année, janvier est là, il est grand temps de se remettre à respirer.

Cette année, j’ai profité de décembre pour me faufiler entre les heures et atteindre la nuit au plus tôt. La saison s’y prête et sans pour autant hiberner, je me suis surprise à flemmarder plus que de coutume. Même si nous avons pris l’habitude, à coup de mégawatts, de bûches dans la cheminée et de guirlandes dans le sapin, d’aller gaillardement vers le printemps, il ne faut pas oublier de profiter de l’accalmie des nuits longues,