Et si on osait vraiment fêter le Gras et la Cendre ?

Cette année notre calendrier grégorien est facétieux : après avoir discrètement placé le jour de la Saint-Valentin le mercredi des Cendres, il nous accroche un poisson d’avril dans le dos le dimanche de Pâques.

J’aime ces petits clins d’œil de la vie qui nous rappellent à quel point tout doit être léger et mobile sous peine de perte de sens.

Or donc, notre fête des Amoureux a pointé son nez le mercredi d’entrée en pénitence où, depuis l’origine des temps, les hommes enduisaient leurs corps de cendres et selon les péchés avoués publiquement se trouvaient isolés de la communauté durant les 40 jours du Carême.

La veille c’était Mardi Gras, ce mardi où tout est permis, où, sous un masque, tous les débordements, rêves, passions, tensions, s’expriment en toute liberté dans la réalité. Venise en fut la grande capitale, le Carnaval y trouvait son apothéose dans les ruelles sombres comme dans les palais princiers.