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Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer la rentrée ?

Le retour est toujours une étape délicate, rentrer, revoir, retrouver, et en même temps insuffler du neuf dans tout ce dont on a encore besoin.
On traverse quelques jours de grâce, où l’énergie décuplée apportée dans nos bagages nous fait ranger, nettoyer, trier en quelques heures nos semaines d’absence lointaine. Et puis le soufflet retombe et un creux au bas du ventre se fait sentir : que faire pour en sortir ? Se centrer, s’apaiser, ressentir cette étrange étape annuelle, ce passage, comme une nouvelle chance de se mieux comprendre. Oui mais comment ?
Ce matin, j’ai donné quelques miettes à mon esprit pour le canaliser et l’empêcher de battre la campagne à la recherche d’une nouvelle agitation plus belle que la précédente. Assise sur une chaise j’ai regardé des insectes voler autour d’un buisson fleuri. Après quelques secondes à peine j’ai découvert que je ne regardais plus ni le buisson ni ses petits habitants ailés. Il me fallait me rendre à l’évidence : cette simple occupation était trop compliquée pour moi. J’ai alors choisi de fermer les yeux et de compter tranquillement mes respirations de 1 à 10. Ambitieuse, je pensais le faire en boucle. Je n’ai pas dépassé le 5… et je me suis rendue compte que je ne savais tout simplement pas respirer tranquillement si je fixais mon attention à cette tâche pourtant naturelle. À moitié asphyxiée, paniquée, j’ai failli renoncer. Appeler une amie ? Aller faire quelques courses ? C’était tellement plus simple quand mes journées étaient pleines de contraintes, de réunions, de trajets, de décisions à prendre, de mains à serrer. Au secours, comment habiter le silence ? Comment aimer la solitude ? Comment rester dans ce lieu que je m’offre pour un temps ? Le tentation est si grande d’en sortir et de chercher ailleurs. Mais de chercher quoi ? Je le sens, si ce matin je fuis ce lieu, je me fuis moi-même. Ni arbre, ni fruit. Comment la graine peut-elle s’enraciner si elle est sans cesse entraînée par le vent ?

Le jardin est beau et sec. La chaleur a grillé l’herbe et empêché la glycine de tout envahir. Notre chat sauvage est revenu. Maigre et affamé. Ses divers ports d’attache ne devaient pas être plus habités que notre maison ces derniers temps. Il se frotte à ma jambe. Je le nourris largement et il me gratifie de câlins et de ronrons qui lui font perdre quelques minutes ses allures de fauve. Août est pour tout le monde une étrange transhumance. Aller chercher là où l’herbe est plus verte. Et puis revenir. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Je laisse le chat à sa vie de chat et je reprends ma route. Assise sur ma chaise, je ferme les yeux et j’écoute. J’écoute. J’écoute.
Ce que j’ai entendu ce matin, je n’ai pas de mots pour vous le décrire. Je n’ai rien nommé, rien fixé. J’ai laissé les sons du monde me traverser et me purifier. Même si ça n’aura duré que quelques secondes, j’ai été entièrement là, avec eux, avec vous, avec moi. Et ce que j’ai découvert est extraordinaire : ni le silence, ni la solitude n’existent sur notre terre. C’est nous qui les construisons comme des forteresses imprenables.

Pour fêter cette rentrée, j’ai repris la plume. Tant de neuf, c’est incroyable. Légère et joyeuse, je vais oser regarder mes fonds de tiroir non comme des butins de pirates mais comme des graines qui ne demandent que lumière, eau et amour pour grandir.

Avec toute ma douceur,

4 Réponses
  • Cécile
    septembre 4, 2018

    🙂

    • languedoc
      septembre 4, 2018

      Comme toujours , ta plume me touche et vient me chatouiller en douceur au bon endroit. Ce petit coin de moi qui demande à respirer justement et à apprecier les moments de grâce ✨
      Merci Déesse. Bonne rentrée !
      Moming -ment votre .
      Céline.

  • Marie Riffault
    septembre 5, 2018

    Comme à l’accoutumée te lire est toujours un embaumement pour l’âme. Et oui pouvoir se rencontrer dans le silence de l’univers est une gageure et c’est la seule qui vaille…
    Namaste.

  • Sandrine
    septembre 7, 2018

    🙂